Dans Suppléments et omissions, le philosophe allemand Schopenhauer dit des prostituées qu’elles sont des “victimes de la monogamie, cruellement immolées sur l’autel du mariage“. Quelle drôle d’habitude que celle de rejeter la conséquence de ses propres choix sur la fatalité ! Dans Reflets dans un oeil d’homme Nancy Huston décrit et explique très bien comment notre biologie, celle des hommes en l’occurrence, génère nos pulsions. Pour aller plus loin, je dirai que, comme la majorité des femmes, je comprends très bien ces pulsions et leur existence (il en va de même pour nous lors de l’ovulation). La force, l’élan de l’acte sexuel, de l’acte créateur de vie, est immense. Mais justifie-t-elle pour autant que l’on trouve normal de sacrifier des millions de femmes, aux quatre coins du globe, pour assouvir les pulsions sexuelles “irrépressibles” de ces messieurs ? Pourquoi éjaculer sur le visage de la fille de ton voisin mais refuser que d’autres hommes le fassent sur le visage de la tienne ? “De toute façon c’est le plus vieux métier du monde” ou “c’est un métier comme un autre, elles vendent leurs culs aux hommes comme les ouvriers vendent leurs muscles aux patrons” sont deux des phrases les plus couramment entendues dans la bouche […]
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